La maladie rénale chronique

Qu’est-ce qu’une insuffisance rénale chronique ?

ReinsLes reins sont deux petits organes, de 12 cm de long, situés de part et d’autre de la colonne vertébrale, sous les côtes, derrière l’intestin. Nous pouvons vivre avec un seul rein si celui-ci fonctionne bien.

➤ Lorsque vos reins fonctionnement normalement :

  • Ils fabriquent l’urine qui résulte, en partie, d’une filtration du sang. L’urine permet l’élimination des déchets dont l’accumulation dans le corps va être toxique (urée, créatinine, acide urique) et assure le maintien constant de certains éléments dans le sang, comme le sodium (sel) et le potassium.
  • Ils participent activement au maintien de la pression artérielle (tension artérielle) à des chiffres corrects, c’est-à-dire inférieur ou égal à 130/80mmHg.
  • Ils contribuent à la formation de nos globules rouges par la sécrétion d’une substance (hormone), l’érythropoïétine (EPO) qui va stimuler la moelle osseuse.
  • Ils favorisent la synthèse (la fabrication) de la vitamine D active, indispensable à la fixation du calcium sur l’os.

➤ Lorsque vos reins sont malades, ils deviennent « insuffisants ». Ils fonctionnement moins bien. Leur insuffisance génère à un stade avancé :

  • une accumulation des déchets toxiques qui restent dans le sang (urée, créatinine) entraînant des nausées, des pertes d’appétit, des somnolences.
  • un défaut (diminution) d’élimination du sodium et du potassium qui reste dans le sang : trop de sodium entraîne une élévation de la pression artérielle avec des maux de tête, une sensation de malaise général, des œdèmes aux jambes, trop de potassium peut provoquer des troubles cardiaques.
  • une diminution de la fabrication de Vitamine D active, qui amène une diminution de calcium au niveau des os, avec une fragilisation des os et un risque de fracture,
  • une modification de la diurèse (quantité d’urine/jour) qui peut être très abondante mais de mauvaise qualité, ou restreinte.

Comment surveiller vos reins ?
Il existe deux méthodes complémentaires pour surveiller la fonction rénale :

  • l’analyse d’urine avec recherche de protéinurie sur échantillon d’urine, sang dans les urines, globules blanc dans les urines.
  • la prise de sang avec un dosage de la créatinine qui permet d’évaluer la capacité de filtration du rein, appelé débit de filtration glomérulaire (DFG).

Quand parler d’insuffisance rénale chronique ?
Les médecins parlent d’insuffisance rénale chronique quand le dosage de la clairance de la créatinine est en dessous de 60ml/mn, contrôlée à trois reprises consécutives.

STADES IRC DFG DEFINITION
1 ≥90 Atteinte rénale sans insuffisance rénale *
2 60-89 Atteinte rénale débutante *
3A 45-59 Insuffisance rénale modérée
3B 30-44 Insuffisance rénale modérée
4 15-29 Insuffisance rénale sévère
5 <15 Insuffisance rénale terminale

* Avec marqueurs d’atteinte rénale (albuminurie, hématurie) persistant plus de 3 mois sur 2 ou 3 examens consécutifs.

Quels sont les traitements de l’insuffisance rénale chronique terminale ?

Nous ne pouvons pas vivre sans rein. Quand le fonctionnement des reins est très diminué, une méthode de suppléance doit être envisagée. Deux possibilités s’offrent à vous, la dialyse et la transplantation rénale.

La dialyse est la réalisation d’échanges entre le sang du patient et un liquide de dialyse, le dialysat, dont la composition est connue, au travers d’une membrane SEMI-PERMEABLE. La dialyse permet d’éliminer les déchets (urée, créatinine), le sodium, le potassium et l’eau. Il existe deux méthodes de dialyse : la dialyse péritonéale et l’hémodialyse.

La dialyse péritonéale :

peritoneale dialyse procedure.

➤ Le principe : la dialyse péritonéale est une méthode d’épuration du sang utilisée pour palier le fonctionnement du rein malade. Le péritoine est une membrane « naturelle » qui entoure les organes de digestion : il a une surface importante et comporte de nombreux vaisseaux sanguins. Le péritoine peut être utilisé pour réaliser des échanges entre le sang à épurer et le « dialysat » : les éléments contenus en trop grande quantité dans le sang (urée, créatinine, potassium, …) passent à travers le péritoine, dans le dialysat par phénomène de diffusion.

➤ Le choix de cette méthode est fait après dialogue entre le médecin et le patient. C’est une méthode bien adaptée pour les personnes qui désirent être autonomes et se dialyser à domicile. Elle peut être indiquée pour les personnes dont le réseau veineux est inutilisable. C’est également une bonne méthode d’attente avant la transplantation rénale.

➤ La technique : un petit cathéter est introduit dans le péritoine à travers la paroi du ventre et laissé en place, à demeure ; c’est par ce cathéter qu’ont lieu les échanges.

Plusieurs options sont possibles : la plus courante est la Dialyse péritonéale continue ambulatoire (DPCA). Le dialysat contenu dans les poches en plastique (habituellement de 2 litres, mais la concentration et le volume du liquide peuvent varier) est introduit dans le péritoine en 10 à 15 minutes. Le dialysat est laissé en moyenne pendant 4 à 5 heures la journée et 8 à 10 heures la nuit. Puis le drainage du liquide s’effectue en 10 à 15 minutes par simple gravité. Cette opération est renouvelée en moyenne 4 fois par jour : le temps consacré à cette méthode est d’environ 2 heures par jour (soit 14 à 15 heures par semaine).

Une autre option possible est la Dialyse péritonéale continue cyclique (DPCC). Le dialysat peut être introduit et drainé pendant la nuit par l’intermédiaire d’une machine. Le jour, le patient est libre, mais le plus souvent, 2 litres de dialysat sont laissés en place dans le péritoine.
La dialyse péritonéale peut se pratiquer n’importe où, mais dans un endroit propre et calme.

L’hémodialyse (HD) :

L’hémodialyse est l’une des méthodes d’épuration du sang pour remplacer le rein malade. Pour réaliser une séance d’hémodialyse, il faut :

  • le dialyseur : petit appareil qui joue le rôle de « rein artificiel » ; il est fait de membranes poreuses entre lesquelles circulent le sang,
  • de l’autre côté des membranes arrive le « bain de dialyse » ou « dialysat » ; sa concentration est différente de celle du sang, donc les éléments dont on veut épurer le sang passent dans le dialysat, puis sont éliminés,
  • le dialyseur est relié à un générateur qui assure la fabrication et le renouvellement du dialysat,
  • une fistule, communication entre une veine et une artère de l’avant-bras ; elle est créée chirurgicalement pour faciliter les branchements et un obtenir un bon débit sanguin.

La durée et la fréquence des séances sont déterminées par le médecin avec le patient, en fonction de chaque cas et des options de mode de traitement. En moyenne les séances durent 4 heures, 3 fois par semaine.

Transplantation rénale :

La transplantation rénale ou greffe rénale permet de remplacer un rein défectueux par un rein en bon état de fonctionnement, prélevé sur un donneur décédé ou sur un donneur vivant (procédure très stricte).

Le néphrologue propose au patient la transplantation rénale en parallèle de la dialyse.

Transplantation renale

➤ Pré-transplantation rénale : Chaque individu a des caractéristiques spécifiques, d’où l’importance de :

  • respecter une compatibilité optimale entre les caractéristiques du donneur et du receveur, afin de limiter le rejet du greffon,
  • s’assurer de l’absence de contre-indication en recherchant des maladies en cours d’évolution, comme un cancer, une infection grave, etc.

Un bilan pré-greffe est réalisé.
Une fois que tout est validé, l’équipe médicale du centre transplanteur inscrit le patient sur la liste d’attente de greffe qui est géré par l’Agence de Biomédecine qui attribuera les greffons selon certains critères bien définis.

➤ Transplantation rénale : le rein est prélevé par une équipe chirurgicale, puis réimplanté par l’équipe du receveur après un dernier test de compatibilité.

➤ Post-transplantation rénale : pendant et après l’intervention, un traitement anti rejet est mis en place afin que l’organisme du receveur accepte ce nouveau rein. Ce traitement est à vie. Il doit être pris à heure régulière.
Un suivi médical rigoureux est nécessaire.

➤ Don de rein : don de rein à partir d’un donneur décédé. Toute personne est considéré comme donneur potentiel, sauf s’il s’inscrit sur la liste du registre des refus. Don de rein à partir d’un donneur vivant : la loi de bioéthique du 07 juillet 2011 permet d’élargir le don d’organe à :

  • la mère, au père, aux enfants, aux frères, aux sœurs, au conjoint, aux grands-parents, aux oncles, aux tantes, aux cousins germains, cousines germaines du receveur,
  • toute personne qui apporte la preuve d’une vie commune ou d’un lien affectif étroit et stable depuis au moins deux ans.

Le traitement conservateur :

le traitement conservateur en l’absence de traitement en dialyse, peut-être décidé avec le médecin traitant et le médecin néphrologue. Le refus du traitement en dialyse est un droit.